ㄨ Eam Story ㄨ

Chapitre VIII

LOÏC


En oscultant la victime avec mes collègues, je dus constater avec soulagement que la fille ne me semblait pas réellement en danger. Elle avait une blessure interne, et je me demandais si une de ses côtes n'avait pas perforé un organe, chose qu'on ne pourrait vérifier qu'avec une IRM, mais même ça, je ne pensais pas que ça la tuerait. J'avais l'habitude de voir des gens mourir. Je connaissais mon travail. Et plus je regardais cette jeune adolescente, plus je pouvais constater que c'était tout bonnement impossible qu'elle y reste. Elle avait probablement une hanche déplacée, peut-être même deux à trois côtes flottantes fêlées et une petite comotion cérébrale.

Rien de vraiment grave en soit. Et c'est ce que je m'apprêtais à dire au policier qui se rongeait les sangs. Il me faisait pitié.

Pourtant je n'en eu pas l'occasion. Dorian m'appela alors que je m'éloignais.

La fillette nous claquait entre les doigts.

Je me précipitais de nouveau à ses côtés. Dorian apportait le défébrilateur, tandis que Ray lui faisait déjà un massage cardiaque. Je le remplaçais sur le champ sans un mot, appuyant vigoureusement sur son torse, me baissant pour écouter une potentielle respiration. Je prenais son poul, mais je ne sentais rien. Alors je m'acharnais sur elle. Je ne la connaissais pas, mais je ne pouvais tout simplement pas la laisser filer aussi facilement. Elle n'aurait pas dû réagir aussi radicalement à cet accident. J'avais dû mal analyser son état.

Un coup sec sur son torse. Puis un autre. Elle ne respirait toujours pas. Elle était si frêle que j'avais la desagréable sensation d'entendre ses os craquer sous mes tractions. Mais il fallait que je la sauve.

Je lui bouchais le nez, me penchais et soufflais dans sa bouche, avant de recommencer mon manège, encore et encore, jusqu'à ce que le défébrilateur soit en place.

  • Un, deux, trois.

Dorian apposa les plaques éléctrique sur la poitrine dénudée de la jeune fille après les avoir frottés entre eux. Le corps sans vie de la victime se souleva violemment, trésauta, puis retomba, toujours inerte. Je laissais Dorian, qui recommença deux fois.

Ray regardait sa montre, à côté, et moi je plantais une seringue dans la peau tendre du coude pour lui injecter un produit qui devrait l'aider, augmentant la dose chaque fois un peu plus.

Le corps se souleva une nouvelle fois. Une dernière fois.

Dorian baissa les bras.

Il leva les yeux vers moi et secoua la tête.

Je sentis la présence du flic dans mon dos. Je n'osais pas me tourner vers lui. Je ne voulais pas lire dans ses yeux l'horreur qu'il y avait. Je regardais la fille qu'il avait renversée. Si jeune...

Serrant les machoires, je frappais du poing son thorax. Avec force. Dorian sursauta, me regarda.

  • Loïc, arrêtes, ça ne sert à rien.

Je frappais encore. Puis encore une fois. Dorian se leva, prêt à m'écarter, mais une main me saisit violemment par l'épaule et me releva. Un poing entra en contact avec ma joue, et je m'écroulais sur l'asphalte, face contre terre, sonné. Le flic s'approchait de moi, les poings serrés, ses yeux lançant des éclairs, je me relevais, prêt à encaisser un nouveau coup quand mon collègue cria quelque chose.

Je tournais la tête vers lui. Il était penché sur le corps. Il lui prenait le poul, le regard ahuris. J'observais le visage de la fillette.

Ses yeux étaient ouvert.

Ils clignèrent, une fois.

Puis une seconde.




08/05/2011
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