Chapitre VII
ANDY
Je restais dans mon coin, le plus loin possible de tout le remue-ménage. Je me savais totalement pommé, en état de choc et incapable d'agir. Les cadavres de mes cigarettes s'accumulaient à mes pieds sans que cela me perturbe. J'avais pourtant décidé d'arrêter une bonne fois pour toute...
J'évitais au maximum d'observer là où toute l'action se déroulait, mais je ne pouvais m'empêcher d'y jetter des coups d'oeils. Je trouvais ça bizarre qu'ils mettent tant de temps à l'emmener.
Max semblait tourner en rond, il faisait des allers-retours entre la fillette pour proposer son aide, le taky-walky de la voiture qui ne cessait de gréssiller, moi et les barages qu'il avait installé pour bloquer le pont. Moi je le suivais des yeux, jusqu'à ce que je décelle un mouvement du côté des pompiers qui canalysa mon attention. L'un d'eux s'était levé et se dirigeait vers moi.
Mais je n'eus pas l'occasion de savoir ce qu'il voulait.
Loïc ! On la perd !
Je sursautais en accord avec le pompier qui venait me voir, avant qu'il ne fasse aussitôt demi tour en courant. Je le suivis instictivement, et me plaçais suffisamment près pour La voir. L'un des secouristes commençait déjà un massage cardiaque, mais le dénommé Loïc lui prit rapidement la place. Je regardais le visage de la fillette, qui semblait beaucoup trop détendu dans cette situation. J'aurais voulu la secouer, moi, la ramener à la vie d'un baiser, comme dans tous les films qui finissent bien. Je me contentais de rester à distance. Les pompiers y mettaient toutes leurs énergies. Leurs visages étaient fermés, concentrés, parfois crispés. Perturbant. J'aurais voulu aider, tout faire pour avoir un retour en arrière, tout donner. Elle n'avait pas le droit de partir, pas comme ça, pas par ma faute. Je m'y refusais.
Je levais les yeux aux ciels, cherchant les quelques étoiles qu'il y avait, et tentais de faire abstraction des bruits qui m'entouraient. Et je priais. Je priais pour que le ciel me donne une seconde chance, lui donne une seconde chance à elle. En échange de quelques années de ma vie, ou de n'importe quoi d'autre. Je crus un instant voir une lumière bleutée voleter, à moins que ce ne fut une étoile filante...
Je sentis une larme chaude me couler sur la joue, et je reportais mon attention sur la victime. MA victime.